Dans un de mes récents billets je parlais des expressions toutes faites de la propagande écologiste, qui ne sont que des formules magiques évitant d’avoir à argumenter rationnellement.

Dans son roman « 1984 », l’État totalitaire imaginé par George Orwell invente un nouveau langage, la Novlangue. Un des personnages explique : « Ne voyez-vous pas que le véritable but de la Novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? »
La Novlangue est destinée à rendre impossible la formulation de toute critique de l’État totalitaire ou même la simple expression d’idées hétérodoxes.
L’écologisme étant devenu l’idéologie hégémonique, plus encore que ne le fut, il n'y a pas si longtemps, le marxisme (L'Express et Le Monde, aujourd'hui militants de l'écologisme, n'étaient pas marxistes, Le Point et le Figaro ne pouvaient être suspectés de faiblesse à son égard), j’ai établi, sur le mode Ne dites pas… mais dites… une recension, non exhaustive, de la novlangue écologiste.

Ne dites pas Le progrès, mais La crise écologique.

Ne dites pas Mes fantasmes d’abondance illimitée pour tous, de l’ex-communiste que je fus, démentis par la réalité mais La raréfaction des ressources naturelles.

Ne dites pas La fin du monde est pour dans quatre milliards d’années quand le soleil finira en géante rouge mais La fin du monde est pour demain si nous ne réformons pas fondamentalement notre mode de vie.

Ne dites pas Imposons la pénurie mais Il nous faut aller vers la frugalité heureuse.

Ne dites pas Le génie humain a toujours trouvé des solutions mais L’épuisement des ressources naturelles est inéluctable.

Ne dites pas L’avenir est aux gaz de schiste mais La transition énergétique.

Ne dites pas L’agriculture moderne a fait disparaître la famine de la surface de la terre mais L’agriculture moderne affame les pauvres et pollue la planète.

Ne dites pas Nous vivons de plus en plus vieux, mais L’alimentation, l’air, l’eau sont de plus en plus pollués.

Ne dites pas La transition démographique mais La démographie galopante.

Ne dites pas Immobilisme prolongé mais Développement durable.

Ne dites pas La mondialisation enrichit les pauvres (des pays pauvres) mais La mondialisation appauvrit les pauvres (des pays riches).

Ne dites pas Science prolétarienne (out), mais Science citoyenne (in).

Ne dites pas Progrès du bien être, du confort de vie et de la longévité des humains grâce à la science mais Science sans conscience…

Ne dites pas Nanotechnologies mais Science sans conscience…

Ne dites pas OGM mais Science sans conscience…

Ne dites pas Monsanto mais Science sans conscience…

Ne dites pas Monsanto mais Asservissement des paysans.

Ne dites pas Monsanto mais Agent orange.

Ne dite pas Principe de prudence mais Principe de précaution.

Ne dites pas Prudence mais Risque zéro.

Ne dites pas Pesticides mais Perturbateurs endocriniens.
Ne dites pas La mortalité des abeilles est due à des maladies mal gérées par des apiculteurs incompétents mais La mortalité des abeilles c'est la faute au Régent, au Gaucho et au Cruiser.

Ne dites pas Les phosphates des rejets domestiques et industriels sont probablement responsables des marées vertes mais Plus personne ne nie que les nitrates agricoles soient la cause des marées vertes.
Et, pour revenir à 1984, n’oublions pas le slogan de l’État orwellien :
La guerre, c'est la paix.
La liberté, c'est l'esclavage.
L'ignorance, c'est la force.
Lire aussi
Les sales gosses (pièce de théâtre en un acte et une scénette)