Pourquoi l’idéologie écologiste est-elle aujourd'hui plus pernicieuse et, par certains côtés, plus totalitaire que l’idéologie marxiste ne l’a été il n’y a pas si longtemps ?
Bien que le journal Le Monde ait pu avoir des faiblesses pour certaines thèses marxistes à l’époque où cette idéologie tendait à l'hégémonie, il n’était pas marxiste.
Le Figaro quant à lui n’a jamais manifesté aucune faiblesse pour l’idéologie marxiste.
Aujourd’hui, Le Monde est acquis à l’idéologie écologiste. Le Figaro manifeste plus que des faiblesses à son égard.
Tous les partis politiques, de droite, de gauche, d’extrême-droite, d’extrême-gauche (à part peut-être le parti communiste, et encore) sont acquis à cette idéologie.
Tous les jours, à la télé, à la radio, dans nos journaux, dans les publicités, on nous assène des slogans écologistes qui prétendent nous dicter nos comportements.
Dans mon enfance je n'avais à supporter publiquement des leçons de morale que le jeudi au catéchisme et le dimanche à la messe. C’était acceptable, surtout de la part d'enfants qu’il convenait de civiliser.
Avec mes condisciples je n'ai pas eu droit de la part de mes maîtres de l'école publique à des leçons de morale régulières, seulement occasionnelles. En revanche ces maîtres faisaient règner la discipline.
Aujourd’hui, aux oreilles d’adultes normaux et civilisés, c’est tous les jours, toutes les heures, à chaque bulletin d’information à la radio, à tout instant, dans les émissions à caractère politique, scientifique, sociologique, économique, philosophique, littéraire, musical, pictural, de divertissement, j’en passe et des pires…
Ajoutons que les leçons de morale du catéchisme et du sermon du dimanche portaient sur nos rapports avec nos semblables, tandis que les leçons de morale écolos portent sur nos relations à la nature, sacralisée, hypostasiée, dans un revival animiste payen et antihumaniste.
Si aujourd'hui à l'école − le catéchisme, il n'y en a plus beaucoup qui y vont − plutôt que de sensibiliser les gamins au respect de l'environnement, on essayait de leur apprendre la politesse et le respect d'autrui, nos trottoirs et nos bords de routes seraient sans doute un peu moins sales. Ce serait déjà ça, pour nous tous et, accessoirement, pour l'environnement.
Certes, les thuriféraires les plus engagés de l'écologisme n’ayant pas encore réussi à conquérir le pouvoir dans notre pays, l’écologisme n’y a encore envoyé personne au goulag.
Mais lesdits thuriféraires menacent ceux qui ne pensent pas comme eux d’un futur tribunal international des crimes contre la planète. En particulier, les climato-sceptiques sont à leurs yeux aussi condamnables que les criminels contre l'humanité jugés à Nuremberg ou à La Haye.
En attendant cet horizon indépassable de l'écologisme, dormons sans angoisse particulière. Il y a plus urgentes préoccupations : croissance, chômage, misère, djihad.
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