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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 00:00

 

Elizabet II Nasa 2

Hormis le maintien du prestige de la monarchie britannique, envers et contre toutes les avanies, dont elle a pourtant été elle-même souvent à l’origine, je ne sais pas ce que l’actuelle reine d’Angleterre a produit de bénéfique.






Di(2)


Par son souci des convenances d’un autre temps elle a conduit sa sœur au suicide par éthylisme, sa bru au suicide par conduite dangereuse autodestructrice.







Pachamama


N’ayant accordé que peu de manifestations d’affection à ses enfants, elle en a fait des grands dadais, le prince Charles en particulier, qui cherche à compenser le manque  d'expression d'amour maternel par une espèce d’hypostasie néo-animiste de la nature, la Pachamama de la mythologie du grand chef d'État bolivien, le caudillo Evo Morales.






Charles2
Il semble bien que ce prince ait donné une impulsion décisive au mythe, mille fois repris depuis lors sur Internet, du suicide des paysans indiens prétendument acculés à la ruine par la culture de coton OGM.





C’est du moins ce que l’on peut penser à la lecture d’un article du Daily Mail relayé en France par les Amis de la Terre publié le 3 novembre 2008, bien que la rumeur eût couru, à bas bruit semble-t-il, depuis au moins l’année 2007.




mmr
Cette rumeur court encore, sans interruption depuis lors, colportée par les sites environnementeurs. Exemple : article du 27 février 2012 de la grande affabulatrice devant l’Éternel !







coton

Les agriculteurs indiens se seraient endettés pour acheter des semences de coton OGM qui n’auraient pas donné les résultats attendus, et devant l’incapacité à rembourser leur dettes, se seraient suicidés en grand nombre.




Pourtant, dès 2009, une étude conduite avec rigueur mettait à mal cette fable.

Dans une interview
mise en ligne par l’Association française pour l’information scientifique (Afis) l’auteur de l’étude déclare notamment qu’en Inde :



David - La mort de Socrate

Beaucoup de cas de suicide se retrouvent dans des zones arides, qui souffrent de sécheresses répétées, et dans lesquelles il n’y a pas ou peu d’infrastructure d’irrigation. Dans ces cas, l’agriculteur peut tout perdre en une saison. Quant aux dépenses, le prix des graines des variétés hybrides (par exemple dans le cas du coton Bt) n’est qu’un facteur possible ; l’agriculteur paie aussi ses produits phytosanitaires, entre autres.



(...)

Le total des suicides d’agriculteurs n’a pas connu de changement majeur ces dernières années, alors que l’adoption du coton Bt a explosé.

 Et encore :

Coton (3)

Cette méta-analyse montre que le coton Bt a été en moyenne très efficace : en réduisant les dommages des ravageurs de manière beaucoup plus efficace qu’auparavant, le coton Bt a permis des gains de productivité importants (avec une baisse de l’usage des pesticides et augmentation des rendements). Au niveau de l’Inde entière, il est clair que le coton Bt a contribué au doublement des rendements de coton indien entre 2002 et 2007.

 

 

Pour en savoir plus sur les raisons qui poussent des paysans en Inde à se suicider, on se référera utilement à cette interview ou à l'étude (en anglais).

 

Pour en savoir plus

Lire l'étude en question (in english)

L'interview de l'auteur de l'étude, sur le site de l'Afis

L'article du Daily Mail, traduit en français par les Amis de la terre*

L'article du 27 février 2012


Lire aussi

Chronique des boniments anti-OGM


*L'article n'est plus disponible sur le site des Amis de la terre, mais je l'y ai lu.


 


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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 23:02



 

On peut lire sur mon blog la chose suivante :

Ghirlandaio La naissance de la Vierge - Copie« La toxine (Bt-toxin) produite par le maïs génétiquement modifié, censé s’éliminer dans le tube digestif humain, a été retrouvé dans le sang de 93% des 30 femmes enceintes étudié, dans 80% de leur enfant et dans 67% des 39 femmes non enceintes. Bt-toxin est un insecticide toxique qu’on retrouve aussi dans la viande d’animaux. (Étude de l’université de Sherbrooke 2011) ».

 


Si, si, je vous jure ! D’ailleurs c’est ici ! (Commentaire n°8)


Einstein (2)
J’avais déjà entendu vaguement cette sornette et ne m’y étais guère intéressé. Elle circulait sur Internet via des sites ou des forums écolos et, si elle s’était avérée vraie, elle aurait aussi fondamentalement remis en cause les lois de la biologie que les neutrinos superluminiques la physique d’Einstein !



avatar-blog-1095185975-tmpphpKXYeri
Mais, du moment que cette information figurait sur mon blog, j’ai cherché les bases solidement établies de sa réfutation.




Ce qu’il faut savoir avant de discuter de l’étude de l’Université de Sherbrooke au Canada.


 
Pyrale du maïs Le gène dit Bt (du nom de la bactérie Bacillus thuringiensis) inséré artificiellement dans le génome du maïs, code une protéine insecticide pour certains papillons, dont la pyrale du maïs. Le maïs OGM Bt secrète donc cette protéine, mortelle pour son ravageur. Les biochimistes, dans leur jargon professionnel, ont donné à cette protéine le nom de Cry1Ab.



Rafaello Sanzio, La Donna Gravida 1505-06


C’est cette protéine Cry1Ab que l’on retrouverait dans le sang des femmes enceintes ou non, et des fœtus portés par les premières, du moins de celles qui ont fait l’objet de l’étude de l’équipe de l’Université de Sherbrooke.







Alain de Weck

À propos de l’étude elle-même, j’ai trouvé un article rédigé par Alain de Weck, ‒ Professeur émérite d’immunologie ; Institut d’immunologie (Université de Berne, Suisse) et Département d’Allergologie (Université de Navarre, Espagne) – qui émet de vives critiques sur ses résultats. 

 

 



J’en ai rédigé le résumé qui suit de façon à ce qu’il soit, je l’espère, facilement compréhensible par la très grande majorité de mes lecteurs. Ceux d’entre eux qui ont une formation en biologie pourront se référer à l’article original pour dire si je l’ai trahi.



mais-epi---Copie.jpg
Les auteurs de l’étude canadienne présument que cette protéine apparaît dans le sang suite à l’ingestion alimentaire de maïs OGM, qui en est la principale source au Canada.




Sang globules rouges
La très grande majorité des protéines ne franchissent pas telles quelles la barrière intestinale. Elle ne sont absorbées dans le sang qu'après avoir été dégradées en leurs constituants de base, les acides aminés, ou en des groupements d’un ou deux acides aminés. Il n’y a que de très rares exceptions et ces exceptions ont été très bien étudiées ces dernières années, car elles forment la majorité de ce qu’on appelle les allergènes alimentaires.



 

  

digestion - CopieLa capacité d’absorption sous leur forme entière est restreinte aux rares protéines qui ne sont pas susceptibles d’être digérées lors de leur passage dans l’estomac ou l’intestin. En fait, les tests de digestibilité sont devenus un critère permettant d’évaluer la capacité d’une protéine d’être absorbée sous forme intacte et le risque allergénique en découlant.



Du fait des études qui visent à identifier les allergènes alimentaires, il existe de nombreux travaux qui démontrent que la protéine OGM CryAb1, lorsqu’elle est ingérée par voie orale, n’est pas absorbée dans le sang, même en quantités infimes.



dosage2
Le test biochimique utilisé pour la détection de protéine Cry1Ab dans l’étude canadienne en question ici, n’est pas adapté à sa détection dans le sérum sanguin. Il est d’ailleurs anormal que les concentrations trouvées soient inférieures à la limite de détection du test donnée par le fabricant.




Il est donc extrêmement probable que les résultats rapportés dans l’étude résultent d’un artefact (erreur liée aux conditions de l'observation). D'ailleurs le sous-titre de l'article d'Alain de Weck est très sévère : Un travail bâclé et un scénario catastrophe probablement inexistant.


-------------------------------------

  

OGM ds le sang
Ainsi courent les rumeurs sur Internet, car si vous faites des recherches sur Google vous trouverez reproduit à l’infini la dépêche d’agence (ou le communiqué de l’Université de Sherbrooke ? Les internautes sourcent rarement leurs prétendues informations) qui a rendu compte de l’étude, tandis que vous trouverez assez peu de références à l’article du professeur Alain de Weck.





Les militants s’emparent de la première sottise venue et ils sont malheureusement beaucoup plus nombreux à s’exprimer que les personnes raisonnables.



Joseph Schumpeter

En outre, comme nous l’a enseigné le grand esprit qu'est Joseph Schumpeter : « Tout appel à la réflexion nous irrite et nous avons horreur des arguments non familiers qui ne cadrent pas avec ce que nous croyons ou avec ce que nous voudrions croire. »




 

 

 

Les autres boniments anti-OGM sur le blog :

Chronique des boniments anti-OGM - L'affaire Percy Schmeiser

Chronique des boniments anti-OGM ‒ OGM, brevets, multinationales et agriculteurs



Université de sherbrooke

Centre hospitalier universitaire de l'université de Sherbrooke
(Photo de Michel Gagnon)

 

 

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 22:00

 

Ceux de mes lecteurs qui auraient oublié la différence entre mutagénèse et transgénèse seraient bien excusables compte-tenu du temps écoulé depuis mon précédent article.

  

Petit rappel donc. La mutagénèse et la transgénèse sont deux techniques bien différentes utilisées par les semenciers pour l’amélioration des plantes.

  

blé (12)

 

La première est utilisée commercialement depuis plusieurs dizaines d’années et consiste à provoquer des mutations aléatoires par des radiations ionisantes ou des expositions à des substances chimiques mutagènes.

 

 

 

Maïs (5)

  

La seconde est utilisée commercialement depuis une quinzaine d’années et consiste à introduire un gène d’intérêt dans une plante d’une autre espèce que celle dans lequel ce gène existe à l’état naturel. Ce sont les produits issus de cette technique que l’on appelle, couramment et réglementairement, OGM.

 

 

 

tournesols

Le vendredi 29 juillet 2011 des faucheurs volontaires ont appelé à un fauchage symbolique de parcelles plantées de tournesols issus de la mutagénèse, résistant à un herbicide utilisé contre l'ambroisie, à Feyzin, dans le département du Rhône. Une centaine de mètres carrés seulement ont été détruits ce jour là.

 

 Dans la nuit du 27 au 28 août, ce sont cinq mille deux cents m2 de tournesol qui ont été détruits à Saint-Martin d’Août, dans la Drôme, pour un préjudice évalué à 800 €.

  

logo pLe 27 août une centaine de faucheurs volontaires s'est rendue sur le site de la station Pioneer génétique à Montech (Tarn-et-Garonne).

 

Hormis des déclarations à la presse contre le tournesol de Pioneer obtenu par mutagénèse, aucune action n’a pu avoir lieu, un cordon de gendarmes ayant été mis en place autour du site, avant l’arrivée des manifestants, pour en assurer la protection.

 

 

DLJean-Luc Juthier, militant anti-OGM ayant participé au fauchage de Feyzin, déclarait alors au Dauphiné Libéré :

 

« Le grand public a connaissance du moratoire en matière d’OGM. Cependant, ce moratoire ne porte que sur le maïs Monsanto 810 alors que toute une nouvelle génération d’OGM a fait son apparition sur le marché et envahit désormais les champs. » 

maïs épis

 

Deux mensonges en un : les semences obtenues par mutagénèse ne sont pas une nouvelle génération d’OGM. Ce ne sont pas des OGM et cela fait plus de cinquante ans qu’elles sont sur le marché.

 

 

 

2 microscope, circa 1745-65

Et encore : 

« Il s’agit pourtant d’OGM car issus de mutagénèses. Concrètement, ces semences sont obtenues par manipulation génétique. Ainsi, les OGM deviennent légaux, sans évaluation, ni traçabilité, ni étiquetage pour l’agriculteur ou le consommateur ».

Mensonges : ils ne sont pas obtenus par transgénèse, ce ne sont donc pas des OGM et c’est parce qu’ils ne sont pas obtenus par la même technique que les OGM qu’ils ne sont pas soumis à la même réglementation.

 

   

chevre---Copie--2-.JPGEt puis :

« Les conséquences sont multiples. Un seul exemple : la rigotte de Condrieu. Le cahier des charges de ce fromage AOC exclut tout OGM. Or, le tournesol sous forme de tourteau est donné aux chèvres afin de favoriser la lactation. La plupart des producteurs de rigotte achètent du tournesol (...). Au final, on peut retrouver du tournesol OGM dans des rigottes sans le savoir étant donné que ces OGM échappent à toute traçabilité ! »

 

Mensonge : si le cahier des charges d’un fromage d’appellation d’origine prévoit d’exclure de l’alimentation des animaux les OGM, il ne peut s’agir que de ce qui relève réglementairement des OGM, donc exclusivement des plantes transgéniques. Les tourteaux de tournesol issu de mutagénèse ne sont pas visés par cette exclusion.

  

 

Logo DMLe journaliste de La Dépêche rapporte ce qu’il a entendu de la bouche d’un manifestant anonyme lors de la manifestation de Montech :

 

ambroisie - Copie (2)« C'est une vraie saloperie ce truc-là, il est très toxique quoiqu'en dise Pioneer et assez dangereux pour la santé des humains. »

Mensonge : ce tournesol obtenu par mutagénèse est au contraire très bénéfique à la santé humaine. Il est résistant à un herbicide utilisé contre l’ambroisie, plante nuisible, très allergénique, qui envahit petit à petit le territoire français à partir de la région Rhône-Alpes où elle constitue, de par le nombre d’allergies qu’elle provoque, un véritable problème de santé publique.

 

 

 

Ucello, St georges et le Dragon, Jacquemart AndréLes faucheurs volontaires  se sont donné pour mission de sauver le monde du dragon des OGM. Il n’y a plus d’OGM cultivés en France. Ils sont donc au chômage et s’inventent de nouveaux dragons, car il est bien connu qu’une fois drogué à une idéologie, il est très difficile de s’en désintoxiquer.

 

Pour ma part j’ai signé la pétition qu’on trouvera en cliquant ici.

 

 

 

 

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 00:59

 

 

Darwin (3)

 

  

Charles Darwin a émis l’hypothèse que l’évolution des espèces résulte de mutations – autrement dit, comme on l'a compris plus tard, de modifications de gènes ou d’arrangements de gènes – intervenues de façon aléatoire et sélectionnées ultérieurement parce qu’elles rendent les individus qui les portent plus aptes à assurer leur descendance.

 



 

 

 

Darwin (6)

 

Cette théorie a été largement, bien qu’incomplètement, validée par les développements ultérieurs de la science. Qu’il y ait des mutations est une certitude. Les mécanismes selon lesquels elles sont sélectionnées dans la nature font encore l’objet de controverses.

  



 

Lion

 

Toutes les espèces, sauvages ou domestiques, toutes les variétés végétales et toutes les races animales, aujourd’hui présentes sur terre, sont donc issues, d’une façon ou d’une autre, de mutations.

 

 

Dans la nature, une mutation peut provenir soit d’un accident purement aléatoire de réplication des gènes, soit des effets d’un rayonnement ionisant ou d’un produit chimique, qu’on dit alors mutagène.



araire en bois

 

La sélection, non plus naturelle, mais exercée par l’homme, visant à l’amélioration des végétaux et des races animales, est aussi vieille que l’agriculture et que l’élevage. Elle remonte donc à environ une dizaine de milliers d’années.

 

 

 

Pour simplifier, les techniques de la sélection reposent sur quelques principes simples.



blé

La sélection massale

Dans une récolte, on réserve pour le semis suivant les grains qui présentent les caractéristiques recherchées – grains plus gros, plus riches, plus secs, etc. – ou issus de plantes dont les caractéristiques sont recherchées – paille plus courte donc plus résistante à la verse, fruit plus sucré, plus gros, plus coloré, etc.

 

 



petits pois

  

Le croisement et l’hybridation visent à obtenir un produit mariant les qualités de deux parents, par exemple, rendement et résistance aux maladies, etc.

  



 

Ces deux techniques sélectionnent, sans bien savoir, les caractéristiques issues de mutations naturelles, intervenues au hasard et au fil des générations précédentes.



tournesolC’est pourquoi, en production végétale, les sélectionneurs ont entrepris, il y a une cinquantaine d’années déjà, de provoquer des mutations par radiations ionisantes ou par des substances chimiques mutagènes. Il s’agit d’accélérer le processus de mutation au hasard, puis de sélectionner, dans la mesure où on en a obtenu, les produits présentant les caractéristiques recherchées.



C’est la technique qu’on appelle mutagénèse.

  

 

légumes (8)

 

Aujourd’hui, on peut dire qu’il n’existe presque aucune semence, en agriculture conventionnelle ou en agriculture biologique, qui ne soit issue de la mutagénèse pratiquée sur une génération plus ou moins ancienne.

 

 

  

 

Astérix2

 

Il y a une autre technique d’amélioration des plantes, plus récente, couramment employée dans le monde entier, sauf au pays d’Astérix et dans un ou deux autres pays aussi réactionnaires : la transgénèse.

 

 

 

 De quoi s’agit-il ?

 

2 microscope, circa 1745-65

 

 

C’est une technique qui, dans ma jeunesse étudiante, il y a des lustres, était utilisée dans les laboratoires à des fins de recherche comme, par exemple, l’étude des phénomènes d’antibiorésistance. Aujourd’hui, depuis une quinzaine d’année seulement, elle est utilisée commercialement pour l’amélioration des végétaux.

 

 

 

 

Cette technique consiste à injecter, par des techniques de laboratoire assez sophistiquées, dans le génome d’une espèce, un gène d’une autre espèce, gène codant une caractéristique recherchée.

 

Pyrale du maïs

Par exemple, on injecte à des maïs le gène d’une bactérie dénommée Bacillus thuringiensis, qui code une protéine mortelle pour certains papillons. Les maïs ainsi modifiés sécrètent cette protéine et deviennent résistants à un de leurs principaux ravageurs, la chenille d’un papillon qui s’appelle la pyrale. C’est ainsi qu’on parle de maïs Bt (Bt pour Bacillus thuringiensis, c’est plus court !)

 



Pourquoi, dans la pratique, n’utilise-t-on la transgénèse que pour l’introduction d’un gène d’une espèce différente ? Parce qu’introduire dans une variété un gène d’une autre variété de la même espèce par les techniques classiques de croisement ou d’hybridation est moins coûteux.



 

Petit Larousse 2012

 

Dans la vie courante et dans les textes réglementaires, on réserve le mot OGM (organismes génétiquement modifiés), ou encore plantes GM, aux produits issus de la seule transgénèse. Pourquoi ? Parce qu’en science on essaye de donner un nom distinct à des processus ou à des techniques différentes et que cette distinction a été reprise par les juristes, qui s’essayent eux aussi à parler clairement, et que cela est passé dans le langage commun.

 

 

 

Bon, tout cela peut vous paraitre un peu compliqué.

 

Mais si vous avez compris que :

 

bonimenteurmutagénèse et transgénèse sont des techniques bien différentes, que la première est utilisée commercialement depuis cinquante ans, que beaucoup des produits d'origine végétale que vous mangez en sont issus, que la seconde n'est sur le marché que depuis quinze ans et qu'elle a été diabolisée par les écologistes, qu’entre gens de bonne foi le mot OGM désigne uniquement des produits issus de cette dernière,

  

alors vous comprendrez facilement mon prochain article !

 

 

C'est tout pour aujourd'hui !

Suite au prochain numéro.

 



 

 

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4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 17:57

 

 

On lit souvent sous la plume des adversaires des OGM, par exemple sur cette page de Greenpeace, qu’en brevetant les OGM les semenciers obligent les agriculteurs à racheter leurs semences chaque année.

Qu’en est-il en droit et qu’en est-il en fait ?

 

En droit

code-

 

En France, les semenciers disposent de deux systèmes de protection selon le type d’innovation : le certificat d’obtention végétale pour les variétés nouvelles et le brevet pour les inventions biotechnologiques.

 

 

roseLes créateurs de nouvelles variétés végétales, les « obtenteurs » , peuvent faire protéger celles-ci. Cette protection est attestée par un titre de propriété appelé certificat d'obtention végétale. Il interdit à quiconque la production et la commercialisation des semences ou des plants de la variété sans l'accord express de son propriétaire.

 

 

cosse (2)Le système de protection des obtentions permet néanmoins d'utiliser des variétés protégées pour l'expérimentation et pour la sélection, afin d'en créer de nouvelles, sans qu'il soit nécessaire d'avoir l'accord du propriétaire. Cette « exception du sélectionneur » a pour but de ne pas freiner le progrès génétique et d’empêcher d'éventuelles situations de monopole.

 

 

cadran solaire

 

La durée de la protection est de 25 ans.

 

 

moissonneuse batteuse (3)

 

Dans certaines limites et sous certaines conditions, les agriculteurs peuvent utiliser leur récolte comme semences dans leurs propres exploitations (semences de ferme).

 

 

Un brevet pour une invention biotechnologique peut être obtenu si cette invention est nouvelle, susceptible d’application industrielle et si elle implique une activité inventive.

 

CalendrierComme pour un certificat d’obtention végétale, les droits exclusifs conférés par un brevet concernent tous les actes liés à la fabrication et à la commercialisation de l’invention biotechnologique. La durée de la protection est de 20 ans.

 

maïs épi

 

La protection conférée à l’invention s’étend aux variétés dans lesquelles elle est insérée, si ces variétés expriment les propriétés de l’invention, telle que la résistance à un ravageur ou à un herbicide, la production de certaines molécules d'intérêt, etc.  

 

 

moissonneuse batteuse (3)

 

Comme pour une variété protégée par un certificat d’obtention végétale, et exactement dans les mêmes conditions, un agriculteur peut utiliser sur son exploitation des semences de ferme de l’OGM qu’il y a cultivée.

 

fleur de colza (3)Comme pour le certificat d’obtention végétale, les droits conférés au titulaire du brevet ne s’étendent pas aux actes accomplis en vue de créer ou de découvrir et de développer d’autres variétés, l’« exception du sélectionneur ». Pour être libre de droits il faut que la nouvelle variété n’exprime pas les propriétés de l’invention brevetée et qu’elle soit suffisamment différente de la variété initiale.

 

Les droits conférés par un certificat d’obtention végétale ou un brevet pour une invention biotechnologique sont donc très comparables, l’étendue de la protection dans le premier est même légèrement supérieure, par la durée d’une part, et par certains détails qui n’ont pas été rapportés ici.

 

En fait

De façon très simplifiée, depuis longtemps, avant même que les OGM existent, on distingue les espèces dont on cultive des variétés hybrides (exemple, le maïs) et celles dont on cultive des lignées pures (exemple, le blé).

maïs épis

 

Dans le premier cas, les pertes de rendement et les inconvénients de toutes sortes que l’on rencontre lorsqu’on ressème une partie de sa récolte sont tels que les agriculteurs achètent leur semence sélectionnée chaque année.

 

 

blé

 

Dans le deuxième cas, les pertes de qualités agronomiques et technologiques apparaissent progressivement à chaque génération utilisée pour semer. Il est possible de ressemer, sans de trop gros dommages, une partie de sa récolte chaque année durant trois ou quatre générations.

 

 

traquinet (2)Cependant, les exigences liées à la traçabilité (qualités technologiques toujours plus stables nécessaires à la régularité des produits de la meunerie-boulangerie ou de l’alimentation animale, responsabilité civile et commerciale, etc.) conduisent le  plus  souvent les coopératives et les négociants à n'acheter aux agriculteurs que des produits de récoltes issues de semences certifiées.

 

Il est donc de plus en plus fréquent que même pour ce type de plantes les agriculteurs rachètent leur semence chaque année.

  

bonimenteur

  

 

Par ou l’on voit que, sur le plan du droit ou des faits, l’affirmation des écolos selon laquelle les OGM obligent les agriculteurs à racheter leurs semences chaque année, n’est qu’un boniment. Un de plus !

 

 

 

 

Pour en savoir plus :

Protection intellectuelle des innovations en Amélioration des plantes en France : certificat d’obtention variétale et brevet, Académie d’Agriculture de France, La lettre de l’Académie N°6 avril 2010 

Les OGM c’est quoi ? 10 idées reçues sur les OGM

 

Lire aussi

Chronique des boniments anti-OGM - L'affaire Percy Schmeiser

Les anti-OGM montrent leur vrai visage  

 

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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 21:50



DSC02172
Le 2 mars 2010, la Commission européenne a autorisé la culture d’une pomme de terre génétiquement modifiée, la pomme de terre Amflora, de la société BASF, destinée à l’industrie non alimentaire
     

         Pommes de terres OGM transpercées par les terribles
                    transgènes bien visbles sur la photo

Mais (3)
Le même jour la Commission a aussi autorisé la commercialisation de différentes variétés de maïs MON 863, résistantes à un redoutable ravageur, la chrysomèle du maïs.




KempfOn a vu une fois de plus se déverser le flot de sottises des anti-OGM, dont l’article d’Hervé Kempf est un véritable concentré. La qualité de journaliste de ce Monsieur se réduit à être porteur de la carte professionnelle car il est avant tout un militant altermondialiste et, comme il le déclare lui-même à ses lecteurs, dans un édito où il assimile le climatoscepticisme au lepenisme, un militant de la décroissance. Le Monde a eu tellement honte de cet édito qu'il en a rendu l'accès payant bien avant le terme habituel de quinze jours !



Le MondeLe militantisme est incompatible avec le journalisme, car le militantisme conduit à présenter les choses sous l'angle le plus favorable à la cause qu'on défend, y compris par le mensonge.

C4
Dans un monde normal cette autorisation de la Commisison européenne ne serait qu'un mini-évènement qui passerait plus inaperçu que le lancement d’un nouveau modèle de voiture par Citroën, Peugeot ou Renault.


C'est donc une excellente occasion pour inaugurer sur ce blog un petit feuilleton, celui des bêtises et des mensonges avancés par les anti-OGM.

David

Le présent article, qui en est le premier épisode, vous racontera la fabuleuse aventure du héros, Percy Schmeiser, agriculteur canadien, le petit David qui a fait vaciller le méchant Goliath Monsanto, c’est du moins comme ça que cela est présenté par les anti-OGM, notamment par Greenpeace et même par Radio Canada.




En 1998 Percy Schmeiser, un fermier canadien du Saskatchewan, est accusé par Monsanto d'avoir utilisé des graines d'un colza génétiquement modifié pour résister au désherbant Roundup et d’avoir ainsi violé le brevet de Monsanto.


cour3Condamné en première instance, puis en appel par la Cour fédérale canadienne, Percy Schmeiser en a appelé à la cour suprême du Canada.


Pour sa défense Percy Schmeiser a constamment fait valoir que le colza transgénique était arrivé dans son champ de façon inopinée et sans son intervention.


colzaMais le tribunal de première instance, confirmé en dernier ressort par un jugement de la Cour suprême du Canada, rendu en 2004, a établi qu’il y a eu dans un second temps des actes délibérés de sélection par l’agriculteur, qu’il a ressemé sur 1030 acres, soit environ 400 hectares, un colza contenant entre 95 et 98 % de graines résistantes au Roundup, et a ainsi échappé à la redevance due à l’inventeur, en l’occurrence Monsanto.


La Cour suprême a donc reconnu Percy Schmeiser coupable de contrefaçon.


cour2Sans doute parce qu’il savait ce moyen fragile, Percy Schmeiser a-t-il aussi contesté à divers titres la validité du brevet déposé par Monsanto. Sur ce point, dans le même arrêt de 2004, la Cour suprême du Canada, a réfuté tous les moyens de défense de Percy Schmeiser. Elle a notamment confirmé que la Loi canadienne sur les brevets protégeait non seulement les gènes et les cellules obtenues en laboratoires mais aussi les graines, quelle que soit leur génération, contenant les gènes protégés par le brevet.



courLa Cour a cependant invalidé la condamnation en première instance de Percy Schmeiser à verser des dommages et intérêts à Monsanto. En effet la loi canadienne sur les brevets stipule que le détenteur du brevet doit choisir entre la demande d’être indemnisé de ses pertes, notamment en redevance non perçue, ou bien des profits illicites réalisés par le contrefacteur. Monsanto a choisi depuis le début de la procédure cette deuxième solution.

Or, Percy Schmeiser n’a pas utilisé de Roundup sur ses 1030 acres (bien qu’il ait pu en avoir l’intention si cela s’était avéré utile). Il n’a pas vendu son colza comme semence mais comme aliment du bétail et ne l’a donc pas vendu à un prix supérieur à celui d'un colza non résistant au Roundup. Il n’a donc pas réalisé de profit lié à l’invention de Monsanto.

Ce jugement est important pour au moins deux raisons :

Il établit qu’un agriculteur n'est coupable de contrefaçon et ne doit donc une redevance pour un gène breveté que s’il utilise frauduleusement des semences contenant le gène breveté, pas s’il ressème des graines fortuitement pollinisée par des plantes transgéniques cultivées par ses voisins. Pendant longtemps c’est pourtant l’intention que les organisations anti-OGM ont imputée à Monsanto.

DSC02168-copie-1.JPG
C’est bizarre, maintenant que le jugement définitif a déclaré Percy Schmeiser coupable de contrefaçon délibérée, cette accusation portée contre Monsanto est devenue introuvable sur les sites anti-OGM : le ménage a été bien fait !




chrysomeleAu bout d’une solide argumentation juridique la Cour suprême canadienne a confirmé que la loi canadienne sur les brevets protégeait les plantes transgéniques et leur descendance, offrant ainsi une solide protection à la propriété intellectuelle, indispensable au progrès technique. A cet égard, Percy Schmeiser n’est pas le petit David de la vulgate écologiste. David, lui, avait  terrassé Goliath !
                                                                                                           Diabrotica virgifera virgifera : la chrysomèle du maïs



Bibliographie

Jugement de la Cour suprême du Canada

Les actes délibérés de Percy Schmeiser pour utiliser des semences portant le gène protégé de Monsanto sont énoncés dans les articles 59 à 68 de l'arrêt de la cour. Les articles concernant la validité du brevet de Monsanto sont également très intéressants pour ceux qui s'intéressent aux aspects juridiques et politiques de ce sujet. 

NB Pour comprendre le jugement de la Cour suprême canadienne et certains articles de presse il faut savoir que les colzas à faible teneur en acide érucique ont été rebaptisés "canola" par les Canadiens.



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29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 20:52






En cliquant sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/06/29/genetiquement-pro-ogm_1213019_3244.html#ens_id=1213093 on pourra lire pendant quelques jours encore un article du journal Le Monde intitulé « Génétiquement pro-OGM ».

 

L’auteur, Pierre Le Hir, se demande pourquoi les 42 avis rendus par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur les OGM sont tous positifs. Le journaliste enquête sur les conflits d’intérêt, l’honnêteté, et les préjugés des membres de l’EFSA sans pouvoir conclure son procès par une condamnation. À aucun moment il n’émet l’hypothèse que c’est peut-être tout simplement parce que les produits sur lesquels l’EFSA a rendu un avis sont tous inoffensifs.


N.B. Fin août, l'article de Pierre Le Hir peut toujours être lu  sur : 
http://mneaquitaine.wordpress.com/2009/06/30/efsa-genetiquement-pro-ogm/

Lire aussi : Les anti-OGM montrent leur vrai visage



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6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 16:10

 

 

Le 1er avril 2008 en plein débat parlementaire sur les OGM, en application du Grenelle de l’environnement, deux interviews de leaders anti-OGM paraissaient, l’une dans le Figaro, l’autre sur le site web Agrisalon, spécialisé dans l’information agricole.

 

Dans la dépêche d’Agrisalon,
il est rapporté que Lylian le Goff, médecin et spécialiste des biotechnologies à la Fondation Nicolas Hulot et à la Fédération France Nature Environnement, avait déclaré : Le débat a été faussé par les aspects scientifiques. Et moi qui croyais que la science éclairait les débats plutôt qu’elle ne les faussait. Je dois être un grand naïf, pour ne pas dire un imbécile. Ce qui me rassure c’est que je crois ne pas être seul dans ce cas.

 



Dans l’interview accordée au Figaro, Hervé Le Meur, président d'OGM Dangers déclare : Avec les OGM et les techniques toujours plus complexes qui laissent toujours moins de place à l'humain, au fragile, au mortel, à la maladie, à la faiblesse, nous voyons là une tendance lourde de nos sociétés industrielles. Celles-ci veulent plus de technique, concrètement plus de machines, alors que nous voudrions plus d'humanité. Cette déclaration revient à dire que plus d'humanité c'est plus de fragilité, plus de mortalité, plus de morbidité et plus de faiblesse... ça se passe de commentaire.

 

Par ou l’on voit que de ces deux « responsables » anti-OGM : 

- le premier est favorable à l’obscurantisme, puisqu’il refuse que la science éclaire le débat,


- et l’autre déteste l’humanité, puisqu’il lui veut plus de maladie et plus de mortalité.


En l’occurrence pour ces deux là, l’enfer est pavé de mauvaises intentions.
Comment faire confiance à ce qu’ils avancent par ailleurs contre les OGM ?

 

 

Bibliographie

 

Les deux articles sont encore en ligne. (Pour combien de temps ?)

 

Les OGM, à quelles conditions ? La parole aux députés :
http://www.agrisalon.com/06-actu/article-20231.php

 

OGM : le point de vue d'Hervé Le Meur : http://www.lefigaro.fr/debats/2008/03/31/01005-20080331ARTFIG00591-ogm-le-point-de-vued-herve-le-meur.php







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