Sur le blog Imposteur, un commentateur a attaqué le dernier livre de Gil Rivière-Wekstein, Faucheurs de science, l'accusant du grave et impardonnable péché de scientisme.
Qu’entend ce commentateur par le mot de scientisme ? Il s’en explique : « Je crains que l’auteur de ce livre de soit en fait scientiste, dans le sens où la science est alors élevée au rang d’une religion intouchable et qu’on n'a dès lors d'autre choix que de lui vouer un culte inconditionnel. Je ne refuse pas la science ni l’expérimentation scientifique, mais je m’indignerai toujours lorsqu'en son nom on s'adonnera à l'activation d’un dogme, d’une croyance mythique, en l’occurrence, qu’on ne peut s’opposer à des expérimentations en s’arrimant à ce bon vieux mythe du progrès, induisant que c’est in fine pour le plus grand bien de l’humanité, mais en faisant notamment l’impasse sur un indispensable garde-fou : le principe de précaution. »
Principe de précaution qui est une extension abusive, à l'infini, d'une des quatre vertus cardinales, la prudence (dont trois sont ici représentées par Raffaello Sanzio).
Le scientisme n'est pas ce que désigne ce commentateur dans son explication qui relève d’une inculture philosophique répandue, soigneusement entretenue par les prédicateurs escrolos, environnementeurs et bionimenteurs.
Le scientisme n'est pas la confiance dans le progrès technique apportant le bien-être, le confort et la prolongation de l'espérance de vie aux pauvres humains que nous sommes.
Le scientisme, philosophiquement parlant, c'est l'idée que la science aurait réponse à tout : le sens de la vie, la morale, ce qui disntingue la beauté de la laideur, l'existence ou non de Dieu, etc. Contre certains d'entre eux, les philosophes ont montré de façon plutôt convaincante que la science ne pouvait prétendre avoir réponse à toutes les questions que se pose l'humanité. Aussi le mot scientisme a-t-il acquis, à juste titre, une valeur péjorative.
C'est cette valeur péjorative que retournent contre la science les escrolos environnementeurs bionimenteurs, manipulateurs d'opinion, pour prendre dans leurs rets leurs auditeurs de faible culture philosophique, discréditer la science et faire croire qu’elle n'est pas bonne par nature.
La science n'est ni bonne ni mauvaise par nature. La science est la recherche de la vérité, dans son seul domaine, la connaissance de l'Univers et de ses lois.
Les applications de la science, les technologies, ne sont pas la science. Les technologies, à l'instar de la langue d'Esope, peuvent le mieux comme le pire, cela dépend de la façon dont on en use.
Depuis que la science moderne est née, disons pour simplifier, au XVIIe siècle, elle a débouché sur des applications techniques qui font que jamais l’humanité n’a connu une aussi rapide amélioration de son bien-être, de son confort et de son espérance de vie.
Que les résultats de la science puissent néanmoins être utilisés de façon nuisible ou nocive, chacun le sait !
Mais taxer de scientisme ceux qui pensent que sans la science les immenses progrès accomplis par l’humanité n’auraient pas eu lieu est tout simplement un sophisme au service d’une propagande profondément réactionnaire.
Le prétendu principe de précaution est brandi à tout bout de champ contre le progrès technique. C’est cela le vrai sujet, et non le scientisme. On pourra reparler une autre fois de ce principe de peur, érigé par les écolo-réactionnaires en principe d’immobilisme. Merci papy Chirac !
Ma conclusion personnelle : à chaque fois que je lis ou entends l'accusation de scientisme sous la plume ou dans le microphone d'un escrolo environnementeur bionimenteur, je sors mon revolver, purement mental, il va de soi !