Vingt-quatre intellectuels ont récemment signé un manifeste réclamant que les animaux soient reconnus par le Code civil comme des êtres "vivants et sensibles".
On note parmi les signataires Boris Cyrulnik, Jacques Julliard, Michel Onfray, Florence Burgat, Didier Decoin, Elizabeth de Fontenay, Frédéric Lenoir, Erik Orsenna, Irène Frain, Pierre Rahbi, Edgar Morin, Hubert Reeves.
Que cette litanie d’écolo-gâteux, de plus ou moins jeunes bobos et de raconteurs d’histoires à dormir debout aient signé une telle ânerie ne nous étonne guère.
Pourquoi cette revendication est-elle une absurdité ?
Reconnaitre les animaux comme êtres sensibles dans le code pénal peut se comprendre. Le code pénal réprime déjà les mauvais traitements aux animaux. Y déclarer que c'est au nom de ce que les animaux sont des êtres sensibles n’est pas déraisonnable.
On imagine un procureur requérir contre une personne accusée de maltraitance envers un animal.
Dans le code civil, c'est absurde. Le code civil établit les droits et obligations qui régissent les rapports entre les personnes. L’animal est-il une personne ?
Sauf dans une caricature de Daumier, imagine-t-on un animal venir au tribunal d'instance demander réparation pour une maltraitance ?
Je suis profondément peiné que des penseurs aussi sérieux et réfléchis qu’Alain Finkielkraut, Luc Ferry ou André Comte-Sponville aient cru bon de s’associer à cette pétition. C’est sans doute le signe d'une certaine décadence de la pensée française.
N’est-ce pas Luc Ferry, dans son ouvrage Le nouvel ordre écologique, paru en 1992, qui contestait de façon solidement argumentée que l’on puisse attribuer la personnalité juridique à des animaux ? La vieillesse pourrait-elle être un naufrage même pour de fins esprits ?
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