Au début de l’année 2008, un reportage publié dans le journal Le Monde nous apprend que, grâce à son nouveau parc de cinq éoliennes, la commune de Saint-André-Farivillers, dans l’Oise, touchera chaque année une taxe professionnelle de presque 40 000 euros. Le maire de la commune se félicite, on s’en doute, de cette ressource fiscale supplémentaire.
L’article du Monde confirme ce que Christian Gérondeau nous apprend dans son livre Écologie, la grande arnaque : l'électricité éolienne est une des plus coûteuses à produire et sa rentabilité est assurée par une taxe prélevée lors de la facturation aux abonnés de leur consommation d’électricité.
Christian Gérondeau nous apprend aussi que les éoliennes ne fonctionnent qu’une partie du temps, quand il y a suffisamment de vent mais qu’il n’y en a pas trop, moments qui ont plutôt tendance à ne pas coïncider avec les périodes de pointe de la consommation.
En outre les brusques variations de la production éolienne nécessitent de mettre en service des équipements permettant une montée en puissance rapide de la production. Ceci ne peut être assuré par les centrales nucléaires dont la montée en puissance est lente, mais seulement par des centrales thermiques. Selon Christian Gérondeau, la mise en place d’un mégawatt éolien nécessite de mettre en place une puissance équivalente en électricité d’origine thermique, émettrice de gaz carbonique à effet de serre.
S’appuyant sur une étude produite par une association qui s’oppose aux éoliennes au nom de la qualité de l’environnement des riverains ‒ laquelle étude, sur des bases purement statistiques, met en doute les économies de gaz à effet de serre engendrées par les éoliennes, sans pour autant le démontrer ‒ le journaliste du Monde enquête sur cette question.
Il interroge donc les professionnels du secteur énergétique.
Réseau de transport d'électricité (RTE) observe dans son Bilan prévisionnel 2007 que les "excursions de puissance à satisfaire par les équipements thermiques" sont accrues "de manière de plus en plus conséquente quand le parc éolien s'étoffe". Pour sa part, le directeur du Centre de liaison des énergies renouvelables (lobby pro-éolien) déclare : "Il est sûr que, si l'on ne fait pas d'effort d'économies d'énergie, l'éolien ne sert à rien". Le responsable chargé des énergies renouvelables à l'Agence de la maîtrise de l'énergie répond quant à lui : "La première chose à faire est de réduire les consommations, mais personne ne le fait."
En somme, les partisans de l’énergie éolienne nous disent que le développement de la production éolienne d'électricité ne contribue à diminuer les émissions de CO2 que si on diminue la consommation d'électricité.
Je ne sais pas dans quelle catégorie de figure logique Aristote aurait rangé un tel raisonnement mais, à mon sens, il ne répond ni aux exigences du principe de non contradiction, ni à celles du tiers exclu. En somme c'est une figure de rhétorique malhonnête, autrement dit un sophisme.
Conclusion
Ce sont les consommateurs français d'électricité qui payent à travers une taxe spéciale le surcoût de l'électricité éolienne, ce qui permet aux industriels de l’éolien de gagner de l’argent et à des élus locaux de se faire réélire grâce à des taxes professionnelles juteuses. Tout ça au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Les citoyens français sont vraiment bonnes poires (pour rester poli).
Bibliographie
Christian Gérondeau, Écologie, la grande arnaque, Éd. Albin Michel
Hervé Kempf, Plus d'éoliennes, pas moins de CO2, Le Monde, 15 février 2008 : http://environnementdurable.net/documents/html/lemonde140208.htm
Site de la Fédération environnement durable : http://environnementdurable.net/