La religion du xxie siècle, unanimiste, qui rassemble athées, agnostiques et croyants, est l'écologisme.
L'écologisme a gagné les esprits par l'art consistant à orchestrer savamment la peur.
Y ont intérêt :
- des politiciens qui ont généralement raté leur carrière dans les mouvements politiques classiques et se sont recyclés chez les Verts,
- tous les media, pratiquement sans exception, car la peur fait vendre,
- de nombreuses ONG peu scrupuleuses qui ont tout un appareil de dirigeants et de fonctionnaires à payer,
- quelques scientifiques qui ont trouvé ce moyen peu honnête de capter des crédits de recherche pour leurs labos.
Les grandes peurs tant prêchées sont : la surpopulation, le réchauffement climatique, la disparition de la biodiversité, la déforestation galopante, l’épuisement rapide des ressources minérales, le développement des cancers du fait de la généralisation des produits chimiques de synthèse dans notre environnement, la dégradation de la qualité de l’air dans toutes les grandes villes, la pollution généralisée des eaux par l’agriculture intensive, l’augmentation du nombre de pauvres et d'affamés dans le monde…
Que nous propose l’écologisme politique pour résoudre ces problèmes : restreindre notre train de vie, car le péché capital est le bien être et le confort. Les fondateurs, dont faisait partie le commandant Cousteau, et bon nombre de leurs successeurs, dans leur détestation de l’humanité, vont jusqu’à préconiser de ramener la population mondiale à quelques centaines de millions d’habitants (nous sommes plus de six milliards sur terre). Ils se gardent bien de dire par quel moyen. Quand ils osent en parler, ils évoquent la sélection naturelle, les épidémies, la faim, etc. Joyeuse perspective. Une religion de mort en somme…
Toutes ces craintes sont largement imaginaires. Il existe un ancien militant de Greenpeace, que le métier de statisticien, qui était le sien, a conduit à douter des thèses catastrophistes de Greenpeace. Il s’appelle Bjørn Lomborg. Il a écrit un bouquin remarquable, quoique bien mal traduit en Français : « L’écologiste sceptique ». Il y a longtemps que je partageais son point de vue sur les sujets que je connais de par ma profession. Il m’a ouvert des perspectives raisonnables sur les autres.
En ce qui concerne la population mondiale, tous les démographes sont d’accord pour prévoir d’ici quelques dizaines d’années son plafonnement à neuf, dix, onze ou douze milliards d’individus. Après, on ne sait pas ce qui peut se passer. Déjà, stabiliser une population pose des problèmes économiques et sociaux redoutables, du fait du vieillissement que cela implique. Alors sa décroissance ! En dehors de l'insupportable question morale, sur le simple plan économique et social, le remède serait certainement pire que le supposé mal. Ce que les agroéconomistes nous apprennent c’est qu’avec les méthodes modernes de l’agriculture la planète est capable de nourrir durablement 15 milliards d’habitants.
Les gens qui pensent comme Lomborg sont peu nombreux, certes. Mais ce nombre grandit tous les jours.
Souvenons-nous que les premiers chrétiens ont commencé par n’être à peine plus qu’une douzaine. Certains annonçaient la fin du monde pour bientôt et tous proclamaient l’égalité des êtres humains devant Dieu. Deux mille ans plus tard la fin du monde n’est pas arrivée et presque toute la terre, avec ou sans Dieu, est convaincue de l’égalité foncière des êtres humains (enfin, disons que peu nombreux sont ceux qui osent affirmer ouvertement le contraire).
Eh bien, la fin du monde annoncée par les grands prêtres de l’écologisme n’est pas si proche que ça et l’élévation du bien-être d’une population mondiale de douze milliards d’hommes est parfaitement possible, à condition de ne pas refuser systématiquement le progrès tech-nique, contrairement à ce à quoi nous invite la nouvelle fausse religion.