Dans l’excellente émission Ça vous dérange, d’Éric Lange, diffusée sur France-Inter lundi 6 juillet 2009, on a pu entendre Noël Mamère affirmer péremptoirement que la quasi unanimité des scientifiques se range derrière les thèses du GIEC à propos du réchauffement climatique, que ceux qui s’y opposent sont ultra-minoritaires et qu’il n’y a plus guère que Claude Allègre pour en faire partie. C’est une affirmation mensongère, sempiternellement répétée par les écologistes, ce qui n’en fait pas pour autant une vérité. Beaucoup de journalistes se contentent de l’enregistrer ou de la répéter sans la vérifier.
A l’appui de ce que j'affirme j’avancerai trois exemples.
Le 6 avril 2006 soixante scientifiques internationaux spécialisés dans des disciplines relatives au climat ont écrit une lettre ouverte au Premier Ministre canadien, Stephen Harper, par laquelle ils lui proposaient que soient organisées « des auditions extensives, impartiales et ouvertes au publics, afin d’examiner les fondements scientifiques des plans du gouvernement fédéral relatifs au changement climatique ». En effet, à leurs yeux « les preuves expérimentales ne soutiennent pas les modèles climatologiques actuels, et il y a donc peu de raisons de faire confiance aux prédictions de ces modèles ». Dans cette lettre ils affirment également : « “Le changement climatique est réel” est une phrase sans signification que les activistes utilisent de manière répétée pour convaincre le public qu’une catastrophe climatique est imminente et que l’humanité en est la cause. Aucune de ces peurs n’est justifiée. Le climat de la planète change en permanence à cause de facteurs naturels et l’impact de l’activité humaine est difficile à séparer de ce “bruit”». (Traduction française, de Frédéric Wauters : http://www.institutmolinari.org/editos/20061005.htm ).
Dans mon article du 10 mai 2009 Du danger des modèles en sciences je signalais la publication de la version française du Report of the nongovernmental international panel on climat change intitulée C'est la nature, et non l'activité humaine qui détermine le climat. La version anglophone de ce rapport a été publiée le 3 mars 2008 par un panel international de vingt-quatre scientifiques de haut niveau. Ce rapport conteste les thèses du GIEC sur l'origine anthropogénique du réchauffement climatique, en particulier l’utilisation de modèles non vérifiés empiriquement, voire en contradiction avec de nombreux faits empiriques. Les douze premières pages de ce rapport sont accessibles à ceux qui n’ont pas de culture scientifique (traduction en français du rapport).
Troisième exemple, le dernier pour ce qui concerne le présent article, mais on pourrait en citer d’autres. En mai 2008 une pétition a été lancée aux États-Unis, s’opposant aux thèses du GIEC. Fin 2008 cette pétition avait déjà reçu plus de trente mille signatures de scientifiques américains, ayant au minimum le Bachelor of Science, diplôme universitaire équivalent à un bac + 4 français, exclusivement dans les sciences de la nature, dont 9000 PhD, docteurs en sciences (bac + 7 français). Le texte anglais de cette pétition est reproduit ci-dessous (dossier complet de la pétition, en anglais).
Ma conclusion : on ne peut vraiment pas dire que Claude Allègre soit un vieux fou solitaire.
Voir aussi mon article : Climatologie politiquement incorrecte
Texte de la pétition de mai 2008 signée par plus de 30 000 scientifiques américains
We urge the United States government to reject the global warming agreement that was written in Kyoto, Japan in December, 1997, and any other similar proposals. The proposed limits on greenhouse gases would harm the environment, hinder the advance of science and technology, and damage the health and welfare of mankind.
There is no convincing scientific evidence that human release of Carbon dioxide, methane, or other greenhouse gases in causing or will, in the foreseeable future, cause catastrophic heating of the Earth's atmosphere and disruption of the Earth's climate. Moreover, there is substantial scientific evidence that increases in atmospheric carbon dioxide produce many beneficial effects upon the natural plant and animal environments of the Earth.