Samedi dernier, les États concernés par la pêche au thon rouge, réunis à Paris, au sein de la Cicta (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique, Iccat en anglais), ont adopté un quota pour la pêche au thon rouge en Méditerranée.
Ils l'ont arrêté à 12 900 tonnes en 2011, contre 13 500 tonnes en 2010, alors que les ONG environnementalistes réclamaient une division par deux de ce quota.
Quelques jours avant l’ouverture de cette conférence, deux chercheurs de l’Institut de la recherche pour le développement (IRD) étaient interviewés dans la deuxième partie de l’émission Question d’époque, de Louise Tourret et Florian Delorme, sur France Culture.
Alain Fonteneau, spécialiste des thonidés à l’IRD, y confirme la teneur de l’article que j’avais consacré en avril dernier à cette affaire du thon rouge.
Vous pouvez écouter et/ou télécharger cette émission tant qu’il en est encore temps. Le sujet de la pêche commence à 22′14″.
Au-delà de la petite satisfaction toute personnelle que me procure cette confirmation, les propos tenus par Alain Fonteneau sont passionnants.
En résumé, Alain Fonteneau explique que le quota actuel permet au stock de thons rouges de l’Atlantique de se reconstituer de façon satisfaisante.
Je cite : « L’avis des scientifiques est clair, il est que si on maintient le quota de 13 500 tonnes, le stock est en très bonne santé dans les années prochaines. »
Et encore : « Aucun risque de surexploitation, aucun risque d’extinction, bien entendu ».
Enfin : « Aux XVe, XVIe et XVIIe siècles, on a pêché 25 000 à 30 000 tonnes, pendant des siècles et des siècles. Quand les stocks seront remontés à l’objectif de 2022, on pourra pêcher facilement 30 000 tonnes de façon permanente. »
L’an dernier les ONG exigeaient l’arrêt de la pêche. Cette année elles se contentaient de réclamer une réduction de 50 % du quota. Étonnante, la rapidité avec laquelle évolue leur position, non ?
NB La Commission européenne s’était alignée sur la demande des ONG. Bruno Le Maire, au nom de la France, s’appuyant sur les rapports scientifiques, demandait le maintien du quota de l’an dernier.