Le 29 août 2011, en conclusion de mon précédent article à propos du loup, j’écrivais :
« Si une politique de "containment", autrement dit une politique déterminée de régulation globale n’est pas adoptée, il recolonisera l’ensemble du territoire français.
C’est pourquoi les mesures isolées d’autorisation de tir par tel ou tel préfet, pour satisfaire les éleveurs et les bergers d’une zone particulièrement attaquée, ne suffiront bientôt plus.
Je parie sur un changement de politique d’ici à pas très longtemps. »
Dans le cadre du nouveau plan national loup (2013-2017), le groupe national loup, réuni le vendredi 22 mars 2013, a recommandé que le nombre maximal de loups pouvant être tués par an pour protéger les troupeaux soit porté à vingt-quatre, contre onze en 2012. Au cours du plan loup 2008-2012, sept loups ont été prélevés, un en 2009, trois en 2011 et trois en 2012.
Le groupe national loup recommande également des mesures de simplification dans la procédure d’autorisation des tirs et de facilitation de leur organisation et de leur mise en œuvre effective.
Le groupe national loup réunit les représentants des éleveurs et des organisations environnementalistes. Il est présidé par Christophe Castaner, député P.S. des Alpes-de-Haute-Provence. Ses recommandations s’adressent aux ministres de l’Agriculture et de l’Écologie qui devront prendre un arrêté d’ici la fin du mois de mai.
Si cet arrêté entérine les recommandations du groupe national loup, cela ne constituerait sans doute pas un changement radical de politique, mais une inflexion notable.
Le dossier de presse du 5 février 2013 des ministères de l’Écologie et de l’Agriculture présentant le projet de Plan d’action national loup 2013-2017 publie des statistiques intéressantes.
En France l’aire de répartition du loup augmente de 25% par an.
La population croît de façon régulière. Elle compte environ 250 spécimens sur le territoire français en 2012 contre 194 dans l’hiver 2008-09.
On note une présence avérée ou occasionnelle du loup dans 456 communes pour la période 2010-2011 contre 319 communes pour la période 2007-2008.
Le nombre d’attaques est en augmentation irrégulière mais continue : 1414 attaques indemnisées en 2011 contre 736 en 2008 et sur un nombre de zones concernées croissant : 450 unités pastorales concernées par au moins un cas de prédation en 2011 contre 310 en 2008. 5848 victimes indemnisées en 2012 contre 2680 en 2008.
Pour en savoir plus
24 loups pourront être prélevés (Le Dauphiné Libéré, 22 mars 2013)
Dossier de presse du 5 février 2013 des ministères de l'Écologie et de l'Agriculture.
Lire aussi
Des nouvelles du loup (février 2010 - juillet 2011)