Dans mon avant-dernier billet j’indiquais que selon le 164ème scénario du Rapport spécial sur les énergies renouvelables et la maîtrise des changements climatiques du Giec « près de 80 % de l'approvisionnement énergétique mondial pourrait être couvert par les énergies renouvelables à l'horizon 2050 ».
Ce scénario prévoyait aussi que, dès 2030, les énergies renouvelables pourraient couvrir 43 % des besoins énergétiques de l’humanité.
La publication la plus récente de l’Agence internationale pour l’énergie (AIE), intitulée World Energy Outllok 2011, qui est une référence mondiale, affirme que la part des énergies renouvelables s'élèvera en 2035 « au mieux à 18 % ou plus probablement à 14 % », dont 2 % environ fournis par l'énergie solaire ou éolienne et 12 % provenant de la biomasse ou de l'hydro-électricité.
Personne ne peut croire un seul instant qu'en 2030 les énergies renouvelables pourraient répondre à 43 % des besoins du globe, soit trois fois plus que les prévisions de l’AIE pour 2035, dont la plus grande part serait, en outre, fournie par les énergies solaire et éolienne ! Les affirmations du Giec sont parfaitement irréalistes.
À la demande du Giec, les scénarios présentés dans le rapport ont pris l'an 2000, dont toutes les données étaient connues, comme année de départ des simulations.
Or, le rapport a été publié en 2011, date à laquelle le volume des émissions de gaz carbonique pour l'an 2010 était parfaitement connu. Celui-ci s'est élevé à 30,5 milliards de tonnes. Ce volume est supérieur à ce qu'indiquent les 164 scénarios. Ceux-ci sont donc tous faux.
L’écart avec le 164ème scénario, qui table sur une émission de seulement 20 milliards de tonne de CO2 pour cette année là, est donc considérable (plus de 50 % d'écart !)
Pourtant, le rapport précise que le chapitre dont ce scénario fait partie a été élaboré par quatorze auteurs et vérifié par deux relecteurs ! A quoi ont-ils donc passé leur temps ?
Par ailleurs le rapport passe sous silence le fait que les énergies éolienne et photovoltaïque ne fonctionnent qu'une petite partie du temps, aléatoirement. Comparé au temps que fonctionnent d’autres moyens de production d’énergie, les éoliennes ne fonctionnent en moyenne que 25 % de celui-ci et les panneaux photovoltaïques, sous nos latitudes, 10 à 15 %.
On comprend mieux l’origine de ce 164ème scénario lorsque l'on sait que la personne qui l’a élaboré est le Dr Sven Teske, notoirement connu pour être « coordinateur international de Greenpeace pour les questions climatiques ».
Non seulement Sven Teske est un membre éminent de Greenpeace, mais il est aussi un représentant patenté du lobby de l'industrie photovoltaïque, au nom de laquelle il défend le principe des subventions à cette source d’énergie, pour le moment éminemment non compétitive.
La façon de procéder que le Giec a adoptée pour le Rapport spécial sur les énergies renouvelables et la maîtrise des changements climatiques a aussi été mise en œuvre pour son troisième rapport, de 2001, sur les prévisions d'évolution du climat.
Le Giec avait élaboré 245 scénarios de réaction du climat à différentes concentrations du gaz carbonique. Ces scénarios prévoyaient pour 2100 des élévations de la température du globe allant de 1,4 à 5,8 degrés Celsius. Plus de la moitié des prévisions étaient en réalité inférieures à 2,5 degrés. Un quart seulement excédait 3,6 degrés. Et il n'y en avait presque aucune au-delà de cinq degrés... Mais c’est celle qui fit la une des journaux et des média, dans le monde entier. C'est ainsi qu’est né le chiffre d'une élévation possible de six degrés de la température du globe au cours du XXe siècle.
Pour en savoir plus
J’ai trouvé les références qui ont servi à rédiger cet article, et le précédent billet sur le même sujet, dans l’ouvrage de Christian Gérondeau, « Écologie la fin », publié aux éditions du Toucan.
Outre le chapitre consacré à la fabrication de ce rapport du Giec, on y lira avec beaucoup d’intérêt les origines historiques, très politiques et fort peu scientifiques, de la théorie du réchauffement climatique anthropique, ainsi que les biographies fort édifiantes des principaux promoteurs de cette théorie, dont les agissements relèvent plus de la mégalomanie que de l’esprit scientifique objectif. On y lira aussi avec tout autant d’intérêt une critique en règle de la politique énergétique et de la politique des transports qui, à force de rendre hommage à l’idéologie écologiste − aujourd’hui hégémonique, comme il n’y a pas si longtemps l’idéologie marxiste – conduit notre pauvre pays au sous-développement accéléré, au chômage et à la misère.
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Une machine à fabriquer le mensonge
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NB Aujourd'hui, à Richerenches, premier marché aux truffes de la saison. De quoi nous réconcilier avec la vie, que nous gâchent tous les jours les écologistes avec leurs prophéties catastrophistes absurdes ! Bon week-end à tous !