La samedi 4 avril 2009, le député de Paris Yves Cochet, membre des Verts, ancien ministre de l’environnement de Lionel Jospin, a déclaré dans un colloque de la revue de la décroissance Entropia, qu’un enfant européen ayant « un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York » il faudrait faire voter une directive baptisée «grève du troisième ventre» qui inverserait l’échelle des prestations familiales. « Aujourd’hui, plus on a d’enfants, plus on touche. Je propose qu’une famille continue de percevoir des aides pour les deux premiers enfants, mais que ces aides diminuent sensiblement à partir du troisième ». Cette déclaration a été considérée comme scandaleuse par beaucoup de commentateurs. Pourtant cette déclaration d’Yves Cochet s’inscrit dans une tradition qui remonte aux origines du mouvement écologiste.
René Dumont, fondateur de l’écologie politique en France, déclarait en 1973 dans L’Utopie ou la mort : « Il serait possible, surtout quand les méthodes contraceptives et d’avortement précoce auront fait des progrès décisifs, de n’autoriser qu’une natalité compensant exactement la mortalité, donc d’atteindre vite la croissance zéro, si on employait des méthodes autoritaires – que le danger mondial permettrait de justifier ». Et : « L’abandon des petites filles dans les familles pauvres chinoises, ou l’avortement systématique au Japon, avant 1869 comme après 1945, peuvent être, à la lumière de nos récentes observations, considérés comme des mesures comportant une certaine sagesse ».
En 1986, dans Pour l’Afrique, j’accuse, il déclarait : « La plus grave menace pour l’avenir de l’humanité reste l’explosion démographique, la prolifération du plus redoutable prédateur, l’homme, sur une “petite planète” ».
Le commandant Cousteau, longtemps personnalité la plus populaire en France, déclarait en 1991 : « Nous voulons éliminer les souffrances, les maladies ? L’idée est belle mais n’est peut-être pas tout à fait bénéfique sur le long terme. Il est à craindre que l’on ne compromette ainsi l’avenir de notre espèce. C’est terrible à dire. Il faut que la population mondiale se stabilise et, pour cela, il faudrait éliminer 350 000 hommes par jour. » On raconte que quand son ami Michel Serres lui demandait malicieusement comment il comptait s’y prendre pour atteindre ce merveilleux résultat, il se mettait en colère.
Hubert Reeves, à propos d’un reportage sur les écoterroristes anglais diffusé sur France 3, où l’on voyait notamment des opérations de résistance passive mais aussi des menaces de mort, a déclaré : « Sans aller jusqu’à approuver les actions terroristes, je pense que leur cause est bonne. Je suis très admiratif de leur courage. Je trouve très bien que ces jeunes se mobilisent pour des actions que l’on peut qualifier d’héroïques. »
En août 1988 le prince Philip, duc d’Édimbourg, époux de la reine d’Angleterre, cofondateur et président d’honneur de la multinationale au panda, le WWF, affirmait : « Au cas où je serais réincarné, je souhaiterais l’être sous la forme d’un virus mortel afin d’apporter ma contribution au problème de la surpopulation. »
Lovelock, inventeur de Gaïa, la nouvelle déesse animiste de l’écologie politique, déclare que « les êtres humains sont devenus trop nombreux et agressent Gaïa. Gaïa n’a pas besoin d’eux pour fonctionner. Un jour, s’ils continuent à transgresser ses lois, Gaïa va s’ébrouer et ils tomberont comme les poux tombent d’un chien ».
Julian Huxley (frère du célèbre écrivain Aldous Huxley, auteur du roman d’anticipation Le Meilleur des mondes), qui fut directeur général de l’UNESCO dans l’immédiat après guerre, fonda en 1948 l’Union internationale pour la protection de la nature (UIPN). Dans son discours inaugural de l’UIPN il déclara : « À long terme, le problème démographique est plus important que celui de la guerre et de la paix parce que l’homme a commencé à se répandre sur la planète comme un cancer. »
Aurelio Peccei, fondateur du club de Rome en 1968, écrit dans La nature humaine, son autobiographie de 1974 : « L’homme a inventé l’histoire du dragon malfaisant, mais s’il y a jamais eu un méchant dragon sur la terre, c’est bien l’homme lui-même ».
L’homme, dragon malfaisant, le plus redoutable des prédateurs, cancer de la planète, dont les sinistres représentants tomberont comme les poux d’un chien, sinon on rêve de devenir un virus pour les éliminer massivement, ou bien encore on juge héroïques les écoterroristes. Par où l’on voit que les écologistes ne portent pas l’humanité dans leur cœur. Certains justifient ce jugement par la survie-même de l’humanité, les ressources terrestres ne pouvant selon eux assurer la subsistance d’une population trop nombreuse. A la faute morale, ceux-ci ajoutent la faute intellectuelle, inaugurée par Malthus il y a deux siècles et depuis lors constamment démentie par les faits. Ce sera le sujet d’un autre article.
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