Les idées d'un blogueur politiquement incorrect. Comment pourrait-il en être autrement, je suis un vieil humaniste kantien et qui dit kantien, dit con et réac !!! Histoire des idées, épistémologie, progrès technique, agriculture intensive, distinction homme/animal, réchauffement climatique, religion et science, etc. : ce blog n’épargne aucune des bienpensances de notre monde postmoderne idéologiquement formaté par l’émotion médiatique.
Une étude réalisée par une équipe de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, pour le compte de la Food Standards Agency britannique, publiée au mois de juillet dernier par l'American Journal of Clinical Nutrition, indique que les produits issus de l'agriculture biologique n'offrent pas d'avantages nutritionnels sur ceux issus de l'agriculture conventionnelle.
L’étude résulte d’un examen systématique des 162 études scientifiques publiées sur le sujet au cours des 50 dernières années. « Du point de vue de la nutrition, il n'y a actuellement aucun élément en faveur du choix de produits bio plutôt que d'aliments produits de manière conventionnelle», déclare Alan Dangour, l'un des auteurs. Les quelques différences relevées ne sont pas statistiquement significatives.
Cette étude à soulevé les protestations les plus vives du côté des militants du bio.
Bis repetita non placent, faut-il croire, puisque le rapport publié en 2003 par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) était arrivé à des conclusions similaires qui avaient déplu aux mêmes officines militantes.
Que peut-on lire dans les conclusions du rapport de l’Afssa sur les aspects nutritionnels ?
L’ensemble des données examinées dans le cadre de cette évaluation a montré, de manière générale, peu de différences significatives, et reproductibles, entre la composition chimique des matières premières issues d’agriculture biologique et celles issues d’agriculture conventionnelle.

Concernant les polyphénols, les études montrent un potentiel intéressant de l’agriculture biologique.

En ce qui concerne la composition chimique des produits animaux, l’impact de l’alimentation des animaux est un facteur plus discriminant que le mode de production en lui-même.

Certaines technologies de transformation* sont susceptibles d’avoir des conséquences sur une meilleure préservation de la qualité nutritionnelle originelle des matières premières, notamment en ce qui concerne le pain et les huiles de première pression à froid.
* NB Ces technologies ne sont pas spécifiques aux produits bio. On trouve, par exemple, des huiles de première pression à froid conventionnelles dans tous les suprermarchés.

L’effet de l’alimentation sur le statut nutritionnel ou la santé d’un individu ne peut être restreint à l’étude d’un nutriment ou d’un aliment en particulier, mais doit prendre en compte l’équilibre du régime global.
Dans l’état actuel des connaissances, les écarts, lorsqu’ils existent, semblent trop faibles, voire négligeables, pour pouvoir induire un effet sur le statut nutritionnel du consommateur, dans le cadre d’un régime alimentaire.

Par ailleurs, si l’équilibre alimentaire est respecté, les besoins nutritionnels de la population générale sont couverts.
J’aborderai les questions liées à la sécurité sanitaire des aliments dans un article ultérieur. Une partie du sujet est d’ores et déjà traitée dans l’article Non, les produits alimentaires conventionnels ne sont pas « bourrés » de pesticides
Bibliographie
Article du Figaro du 30 juillet 2009 : Les bénéfices du « bio » en question
Rapport de l’Afssa (Cent trente pages pour le corps du rapport hors annexes, trois pages pour les conclusions nutritionnelles)
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