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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 00:15

 

 

Sans titre - 1

 

Escherichia coli est une bactérie qui colonise l’intestin de nombreux animaux à sang chaud. La très grande majorité des souches de ce germe sont d'inoffensives commensales des espèces dont elles sont les hôtes, mais quelques unes sont à l’origine de maladies très graves, qui peuvent être mortelles.

 

 

 

DSC06270

 

Hier soir dimanche, la souche virulente d’Escherichia coli responsable d’hémorragies intestinales, transmise par la consommation de concombres originaires d'Espagne, a fait au moins dix morts en Allemagne.

  

 

 

 

Hamburg

 

Le nombre de personnes infectées a augmenté au cours du week-end, avec au moins 467 cas d'infections intestinales pour la seule ville de Hambourg, dont 91 cas, plus graves, de syndrome hémolytique et urémique.

 

 

 

Des cas sont déclarés dans d’autres pays de l’union européenne, dont trois en France.

 

 

serres3

Le système d’alerte mis en place par l’Union européenne, très performant, a permis de remonter aux exploitations agricoles d’où sont originaires les lots de concombres incriminés. Les deux exploitations sous serres en causes, situées en Andalousie, ont été interdites de commercialisation.

 

 

logo

 

Ce qu’en France on a peu entendu dans les media et peu lu dans la presse, c’est que ces deux exploitations produisaient en agriculture biologique.

Hier soir, Le Monde, par exemple, n’en avait toujours pas informé ses lecteurs. Faut-il croire que l'idée que des produits « bio » puissent tuer des consommateurs exerce sur les journalistes un effet de sidération aussi puissant que l'affaire DSK sur l'opinion publique ?

 

 

étal (2)

 

Pour l’instant, les autorités espagnoles défendent la réputation des produits nationaux en arguant que ces concombres ont pu être contaminés en aval des exploitations d’origine, dans la chaîne de transport et de commercialisation, ce qui n'est pas exclu. 

 

 

DSC06243Il est néanmoins bien connu des professionnels qu’en production légumière, plus spécialement pour les légumes qui trainent par terre, comme les cucurbitacées, les épinards ou certaines salades, le risque de contamination par des germes d’origine fécale est accru en agriculture biologique, où seuls les engrais organiques, la merde, quoi, pour parler clair, sont autorisés.

 

En 2005, aux États-Unis, un épisode à Escherichia coli virulentes, transmises par des épinards « bio », a été responsable d’un décès, de vingt-trois cas d’insuffisance rénale et de plus de cent cinquante hospitalisations.

 

Hôpital

D’autres risques sanitaires accrus en production biologique sont bien documentés, notamment la présence de toxines naturelles produites par les champignons parasites insuffisamment éliminés par les méthodes biologiques. Il s’agit notamment des aflatoxines, hautement cancérigènes, fréquemment détectées dans les céréales et les arachides, ou des patulines, dans les pommes et les jus de pommes, responsables pour leur part de lésions congestives graves des poumons, des reins et de la rate ainsi que d'atteintes nerveuses et de paralysies.

 

 

Il ne sera pas question dans cet article des pesticides, sinon pour dire,

 

pesticides--22--copie-1.jpg- d’une part, qu’en agriculture conventionnelle, les résidus sont absolument sans danger pour la santé des consommateurs, compte tenu de la réglementation fixant les doses journalières admissibles (DJA) et du dispositif de contrôle mis en place dans l’Union européenne,

 

- d’autre part, que contrairement à ce qu’on fait croire à l’opinion, l’agriculture biologique fait elle aussi appel à des pesticides qui, pour être naturels*, n’en ont pas moins des inconvénients pour la santé.

  

* Et encore ! La bouillie bordelaise est-elle un produit naturel ?

 

Ma conclusion

Les produits de l'agriculture biologique ne sont peut-être pas plus dangereux que ceux de l'agriculture conventionnelle mais, ce qui est certain, c'est qu'ils ne le sont pas moins.

 

bonimenteur-copie-1

 

Je pense que « les allégations santé » qui consistent à faire croire que les produits « bio » sont plus sains ou ont de meilleures qualités nutritionnelles que les produits issus de l’agriculture conventionnelle est une des plus vastes arnaques à la consommation des temps modernes.

 

 

Lire aussi

Non, l'agriculture biologique ne peut pas nourrir l'humanité 

Non, les produits alimentaires conventionnels ne sont pas « bourrés » de pesticides

Pesticides, le chiffre du jour

Avantages nutritionnels des produits bio ? Bof !

Pesticides : une bonne nouvelle qu’on n’a pas entendue à la télé

Pesticides, le chiffre du jour : 9000 !

Pesticides, un remarquable rapport parlementaire

Pesticides, le chiffre du jour qui ne veut rien dire !

Pesticides, le rapport parlementaire (suite)

 

 

 

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commentaires

D
<br /> Ce n'est pas ce que je voulais dire: je suis producteur de plants et mon approche est agronomique ! La fumure via des composts ou autres engrais organiques d'origine animale ou non, est quasi<br /> indispensable actuellement, bio ou pas !<br /> Vous dénoncez les fumiers et autres déchets animaux, mais à ce que je sache, ils ont toujours été largement utilisés dans l'agriculture, même la plus ancienne. Je suis né à la terre et ai connu le<br /> tas de fumier devant les fermes du village et les épandages manuels aux champs, savez-vous!<br /> De plus, un voisin gros arboriculteur célèbre, se sert de cette méthode pour ses plantations et replantations de pommiers ...<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Décidément je crois que nous avons du mal à nous comprendre ! <br /> <br /> <br /> Dans ma jeunesse il m'est arrivé, sur la planche qui servait à monter la brouette sur le tas de fumier, de déraper et d'y tomber. J'en ai été quite avec une bonne douche et une bonne lessive.<br /> <br /> <br /> Je n'ai rien contre le fumier et le compost sauf pour les cultures maraîchères "sensibles" telles que définies dans plusieurs commentaires ci-dessus.<br /> <br /> <br /> Je veux bien croire que les engrais de type fumier/compost soient indispensables dans votre système de culture. Mais je constate qu'en céréaliculture, cela fait de très nombreuses années que l'on<br /> s'en passe sans inconvénients, à condition de maintenir, le cas échéant, une teneur  en humus suffisante avec des engrais organiques d'origine végétale (enfouissement des pailles, par<br /> exemple).<br /> <br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Il serait temps de réviser vos opinions "exclusives" !!!<br /> Je ne suis pas un "bio", mais vos affirmations péremptoires sont dépourvues d'honnêteté.<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> David Mastio du<br /> Washington Times, compte tenu des incertitudes sur la nocivité des produits bio et en application du principe de précaution, demande un moratoire sur<br /> l'agriculture biologique ! Je ne suis pas le seul à manquer d'honnêteté !<br /> <br /> <br /> Il me semble que les plus malhonnêtes sont encore ceux qui avancent des allégations santé en faveur des produits bio. D'ailleurs la législation interdit de telles allégations<br /> sur les étiquettes et dans les publicités sur les lieux de vente. Serait-ce un hasard ?<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> pas faux !<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Mon cher pphil,<br /> <br /> À propos de votre message (post 23).<br /> <br /> 1° Sur les cultures « sensibles » ‒ c’est-à-dire, comme l’a si bien dit Astre Noir (post 17), les cultures maraîchères dont les fruits ou les légumes sont en contact direct avec le sol ou<br /> susceptibles d'être consommés crus ‒ je persiste à penser qu’exclure les fumures comportant des déchets d’origine animale est une mesure de prévention souhaitable. Les coliformes, paisibles ou<br /> nuisibles, prospèrent dans les intestins. Le mot de merde parle plus directement au lecteur non averti des techniques agricoles que celui de fumier, et encore moins celui de compost, surtout si<br /> ledit lecteur ne connait de compost que celui qu’il confectionne lui-même avec le gazon du jardin de son pavillon de banlieue !<br /> <br /> 2° Je ne crois pas qu’une fumure exclusivement minérale conduite normalement soit directement nuisible aux micro-organismes du sol. En revanche, pour entretenir la teneur du sol en humus, il faut<br /> apporter de la matière organique. Pour cela, point n’est besoin de fumier ni de compost comprenant des matières d’origine animale, de la matière organique végétale suffit. Il y a des cas très<br /> particuliers ou le fumier peut s’avérer un facteur de détoxification des sols. Personnellement je n’en connais pas en culture maraîchère. Mais si cela était le cas ou s’il se révélait, pour une<br /> raison quelconque, un besoin de fumure d’origine animale, une rotation des cultures appropriée doit permettre d’éviter d’épandre fumier ou compost à des moments trop proches de la mise en place de<br /> cultures « sensibles ».<br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> SUITE ET FIN<br /> <br /> phhil13 a aussi écrit :<br /> <br /> <br /> "Il faudra m'expliquer ( à moi qui les ai tous utilisé ...parce que c'était mon travail ) pourquoi les deux tiers du catalogue des produits phytosanitaires ont été interdits depuis 20 ans si les<br /> résidus ne sont pas dangereux ?"<br /> <br /> 1° Les résidus de pesticides peuvent ne présenter aucun danger du fait de l'effet dose alors que le même pesticide peut en présenter pour l'applicateur.<br /> <br /> 2° Comme indiqué dans mon article "Pesticides, le chiffre du jour", les pesticides gagnent régulièrement en rapport efficacité/risque. Aussi certains voient leur utilisation diminuer de façon<br /> importante du seul fait du choix des agriculteurs.<br /> <br /> 3° Lorsqu’un pesticide peut être remplacé par un produit moins dangereux plus récent, il est courant que les pouvoirs publics interdisent le plus ancien qui est aussi le plus dangereux.<br /> <br /> 4° Il arrive aussi que l’on croie qu’un produit est interdit alors qu’à l’occasion de la procédure de renouvellement de son autorisation, en principe décennale, il n’est tout simplement plus<br /> inscrit. Les essais exigés par la réglementation européenne pour appuyer une demande de renouvellement d’autorisation sont de plus en plus coûteux. Il arrive de plus en plus souvent que les<br /> industriels ne veuillent pas assumer ces coûts face à des prévisions de ventes qui ne permettront pas de les couvrir et qu’ils n’introduisent tout simplement pas de demande, sans que l'on puisse a<br /> priori mettre en cause le risque présenté par le produit..<br /> <br /> 5° Dans un certain nombre de cas les conséquences des interdictions ou de l’absence de renouvellement d’autorisation font que des couples "culture/parasite" se trouvent dépourvus de tout pesticide<br /> autorisé. On parle alors "d’usage orphelin", ce qui est très grave pour ces cultures, dont la survie économique peut être alors en cause. Les pays européens se tourneront alors, pour satisfaire les<br /> consommateurs, vers l’importation en provenance de pays ou les pesticides adéquats ne sont pas interdits ! Beau résultat ! Qui n’est pas loin de se présenter ! Ou bien certains États membres de<br /> l’UE accordent des dérogations temporaires, le temps d’une campagne, et les écolos leur tombent sur le paletot, comme ça a été récemment le cas, en France, pour le dichloropropène sur les<br /> carottes.<br /> <br /> NB Je n'entrerai pas dans le débat sans fin concernant le niveau à partir duquel l’hygiène deviendrait, prétendument, plus nocive qu’utile.<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> L'article Pesticides, le<br /> chiffre du jour<br /> <br /> <br /> <br />

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