Dans la revue de presse anti pensée unique j’ai signalé l’excellente intervention de Christian Gérondeau, interviewé par Guillaume Durand sur Radio-Classique. Christian Gérondeau y annonçait “l’échec” de Copenhague. Que disait-il ?
Les Chinois sont devenus les premiers producteurs mondiaux de voitures et de camions, qui ne vont pas rester au garage.
Ils se sont engagés à limiter l’augmentation de leurs émissions de CO2 à + 6% par an. En effet le seul engagement annoncé était d’améliorer leur efficacité énergétique de 40 % d’ici 2020, soit de 3% par an. La croissance économique de la Chine est de 9% par an. Résultat : 9 % – 3 % = + 6% par an pour les émissions de gaz à effet de serre. Christian Gérondeau nous disait que les Chinois n’en démordraient pas.
Il ne s’est pas trompé. Cela a suffi pour que les USA refusent de s’engager, ce qui était parfaitement prévisible compte-tenu du précédent de Kyoto.
Les cinq grands pays qui ont conclu « l’accord » de Copenhague sont, à l'exception de l'un d'entre eux, dirigés par des gouvernements démocratiquement désignés. C'est le cas des USA, de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud.
La Chine pour sa part est dirigée par un pouvoir dictatorial qui sait cependant que la seule légitimité qui lui permette de ne pas être destitué par une révolte populaire, avec tous les risques que cela comporte pour la vie-même de ses dirigeants, réside dans l’amélioration continue du niveau de vie et du bien être de la population chinoise résultant de sa politique.
Sur ce plan là, avec 10 % ou plus de taux de croissance pendant de longues années, 9 % aujourd’hui, et la montée en puissance d’une classe moyenne de plus en plus nombreuse et aisée, on ne peut pas taxer les dirigeants chinois d’amateurisme. On peut donc considérer qu’ils représentent effectivement, bien que fort peu démocratiquement, les intérêts économiques du peuple chinois.
Ces grandes nations, conscientes de l’intérêt de leurs peuples, ont refusé les mesures contraignantes organisant les restrictions et la pénurie proposées par la vieille Europe ou par les ONG vertes irresponsables.
Seuls à avoir signé Kyoto, les gouvernements de la vieille Europe, quant à eux, se sont laissé aller au malthusianisme de par leur alliance ou leur concurrence avec les partis écologistes et de par le poids d’une frange de l’opinion convertie, sous l’influence de ces partis, à la culpabilité postmoderne. Ils devraient réfléchir à leur échec. Car l’échec de Copenhague n’est, en vérité, que l’échec des positions néomalthusiennes.
L’issue de Copenhague est heureuse pour le bien-être des peuples, notamment ceux des pays dits émergents.
Car, à supposer que l’origine anthropique du présumé réchauffement climatique soit une réalité présentant de graves dangers pour l’avenir de l’humanité, le problème ne sera pas résolu par les mesures qu’essayent d’imposer par la peur et les gesticulations médiatiques les tenants de l’école de pensée écolo-néomalthusienne antihumaniste.
Il est plus utile et plus sage de s’inspirer de la culture humaniste des ingénieurs et de chercher « à en sortir par le haut », comme on dit aujourd’hui, autrement dit par la recherche et l’innovation. Des règles contraignantes et restrictives ne conduiraient qu’à nous appauvrir.
Mieux vaut investir dans la recherche et le développement d’énergies de substitution (et surtout, sans se limiter aux énergies qualifiées de renouvelables, dont on peut douter du potentiel global).
En conclusion, plutôt que d’en arriver à acculer les grandes nations, dirigées par des gouvernants ayant le sens des responsabilités, à botter en touche laborieusement et avec grande perte de temps et d’énergie, mieux vaudrait débattre d’une politique internationale d’investissement massif dans des programmes de recherche visant à mettre au point et développer des énergies de substitution aux combustibles fossiles.
Au cas où la théorie du réchauffement climatique anthropique s’avérerait n’être que le produit d’une auto-intoxication des experts du Giec et de certains gouvernants, une telle politique aurait alors pour avantage de préparer l’humanité à se passer des combustibles fossiles, qui seront un jour épuisés.
N.B. Dans Le Monde du 20 décembre, Pierre-Antoine Delhommais, avec son inimitable et cinglante verve ironique, envoie aux pelotes le malthusianisme bobo et bien-pensant. Pour lire sa chronique, cliquer ici.