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4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 00:01


Pour être bref il faut être schématique. Cet article est donc susceptible de beaucoup de critiques de la part d'épistémologues et de philosophes.

Le point de départ de ma réflexion est dans trois concepts qui ont toujours tarabusté les théologiens, les scientifiques, les épistémologues et les philosophes :

 

- La nécessité.

- Le hasard.

- La liberté.

 

La nécessité 
 

La nécessité, c’est ce qui règne, aujourd’hui sans conteste, sur le monde physique et physico-chimique. C’est le déterminisme découlant des lois de la nature, qui rend les évènements et les effets d’une action prédictibles. (N.B. Le hasard quantique n’est un hasard qu’au niveau de la particule individuelle. Au niveau statistique, il n’y a plus qu’un déterminisme absolu, ce qui explique que les lois quantiques soient utilisables dans des applications technologiques extrêmement pointues. Il n’est pas le lieu de discuter ici du trouble intellectuel que le hasard quantique induit chez les philosophes, les logiciens et les épistémologues, plus que chez les physiciens d’aujourd’hui).

 






Le hasard


Il y a le vrai hasard et le faux hasard.

 

Le faux hasard c’est l’imprédictibilité liée à un nombre trop important de  facteurs déterminants et à une trop grande sensibilité d'un effet par rapport à une cause. C’est le fameux effet "papillon". Le faux hasard est dominant en météorologie et l'on cherche à repousser cette imprédictibilité par la puissance des ordinateurs et des logiciels .

 

Le vrai hasard peut être illustré par le hasard de la mutation génétique.

 

Le hasard est très important en biologie : le vrai hasard préside aux mutations et le faux hasard rend les résultats des mécanismes sélectifs imprédictibles. Ceux qui tirent de la théorie darwinienne de la sélection l’idée de l’inéluctabilité, ou de la nécessité, d’une évolution de la vie vers des formes toujours plus complexes, avec comme aboutissement final la conscience réflexive humaine se trompent, comme l’a bien montré le génial et regretté Stephen Jay Gould dans son ouvrage L’éventail du vivant, le mythe du progrès. Pour ceux que l’épistémologie et l’histoire des sciences intéressent, je ne saurais trop conseiller également Les coquillages de Léonard, du même auteur. C’est une magistrale leçon d’épistémologie appliquée.

 




La liberté

Beaucoup de philosophes et de théologiens estiment que la liberté est le propre de l’homme. Personne ne peut expliquer ses fondements biologiques. Mais il semble bien qu’elle soit liée à la conscience réflexive, elle-même encore biologi-quement inexpliquée. L’erreur des philosophies matérialistes réside dans le fait qu’elles cherchent à appliquer à l’Homme, social ou individuel, le déterminisme des sciences de la nature. Certes les sciences humaines nous apprennent des choses extrêmement intéressantes sur la société et l’individu, mais elles ne peuvent en  expliquer la totalité. Si le déterminisme est total, alors la liberté de l’homme, individuel ou collectif, est niée. Aucune évolution des sociétés n’est concevable si elles obéissent intégralement à des lois dégagées par l’anthropologie, la sociologie ou l’économie politique.




Pire, si comme le marxisme le pense, l’évolution historique, qu’on ne peut nier, est déterminée par les lois de l’Histoire, alors l’humanité n’a aucun pouvoir sur son destin. Si l’homme obéit à une nécessité qui lui est extérieure, alors le bien et le mal n’ont plus de sens, puisqu’il n’est pas libre de choisir. C’est la morale bolchevique : vous n’allez pas dans le sens de l’Histoire, on vous envoie au goulag, ça n’a aucune importance aux yeux de l’Histoire.



 

 






La liberté de l’homme est irréductible aux lois des « sciences » humaines. C’est ce qui explique, avec le faux hasard, l’imprédictibilité du déroulement historique. Il y a toujours eu des hommes, individus ou assemblées, qui ont délibéré, manifestant ainsi la liberté de choisir d’aller dans un sens ou dans un autre.


Donc aussi de faire le bien ou le mal. Sans liberté, point de morale, puisqu’il n’y a plus ni bien ni mal, seulement des déterminations qui s’imposent à l’Homme.

 








Sans liberté, y a-t-il encore un sens au mot « décision » ?

 

Y a-t-il des philosophies matérialistes capables de penser la liberté humaine ? Y a-t-il contradiction dans les termes entre matérialisme et liberté humaine ?

 

 










Bibliographie


Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes.


Denis Diderot, Jacques le fataliste et son maître.



Stephen Jay Gould, L’éventail du vivant, le mythe du progrès, Éd. du Seuil.










Stephen Jay Gould, Les coquillages de Léonard, Éd. du Seuil.

 


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commentaires

C
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Vous êtes invité à visiter mon Blog.<br /> <br /> Mon Blog présente une nouvelle théorie mathématique de la conscience: LE CODE D'EINSTEIN, Plus spécifiquement la page:CHAMPLAIN-GHOST.NERON,HISTOIRE(fermaton.over-blog.com) et<br /> celle:LOTO-GORILLES-ADN:HASARD.<br /> Par la présente, j'aimerais si vous le voulez bien que les gens de votre communauté me fassent parvenir des commentaires.<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Clovis Simard<br /> <br /> <br />
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C
que l'homme soit, comme tout être vivant (ou non-vivant d'ailleurs, une roche étant déterminée par les processus dont elle est le résultat) le produit d'un certain nombre de facteurs déterminants (origine sociale, climatique, contexte historique etc), c'est une chose qui me parait difficilement contestable; maintenant, cela ne signifie pas qu'il ne soit pas libre; précisément, grâce à cette fameuse conscience réflexive que tu évoques et qui le caractérise si bien!Penser ses déterminismes, agir sur ou en fonction d'eux, c'est déjà une forme de liberté!
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